Ce nouveau livre de Raymond Lehideux-Vernimmen nous fait revivre l’aventure passionnante des deux jeunes explorateurs qui ont découvert les sources du Niger en 1879. Jusqu’à cette date, aucun géographe n’avait réussi à percer leur secret, sur lequel les Occidentaux s’interrogeaient, en vain, depuis plus de 2 000 ans.
Le premier témoignage écrit qui évoque le mythique Niger nous vient d’Hérodote. En 460 avant Jésus-Christ, à Memphis, le « Père de l’Histoire » reçoit une révélation de la bouche du Grand Maître égyptien des Affaires sacrées : un fleuve mystérieux a été découvert par des habitants de Cyrène. Il coule à la frange du désert, de l’autre côté « du pays des Bêtes sauvages et des immenses étendues de la Soif ». Il se nomme Djolibah.
Vingt siècles plus tard, Léon l’Africain rapporte qu’il a navigué sur les eaux du Djolibah, alors qu’il se rendait à Tombouctou. Mais, lorsqu’il décrit le sens de son cours, il confond l’est et l’ouest et provoque la confusion des géographes.
Trois cents nouvelles années s’écoulent avant qu’une succession d’explorateurs occidentaux se lancent à la quête du grand fleuve. Les uns après les autres, ils tentent, en vain, de reconnaître son immense parcours et de localiser ses sources. Ils périssent presque tous sur la terre africaine. Certains sont terrassés par les fièvres, d’autres disparaissent sans laisser de traces, d’autres encore sont assassinés dans des circonstances troubles. Pourquoi ? Parce qu’à cette époque l’Afrique est en proie à de terribles guerres intestines et parce que le Djolibah – comme le Nil –, est un fleuve sacré. Un fleuve protégé par ses propres dieux, par ses propres prêtres et par les cultes secrets qui lui sont rendus. L’accès à sa source – à sa tête – est interdit aux profanes. C’est toujours le cas, aujourd’hui, sauf à pratiquer des rituels apotropaïques et à effectuer des sacrifices tutélaires.
Et pourtant, en 1879, Marius Moustier et Josua Zweifel réussissent à percer son mystère… au péril de leur vie.
Raymond Lehideux-Vernimmen a retrouvé les carnets de voyage des deux explorateurs et de ceux qui les ont côtoyés. Pour redonner vie à leur expédition – aujourd’hui oubliée –, il a également puisé dans les archives des Sociétés de géographie de Marseille et de Paris, ainsi que dans les comptes-rendus de la presse de l’époque, qu’il a recoupés avec les biographies des personnages qu’il cite.
Il nous offre le fruit de ses recherches sous la forme d’un récit romanesque, au style vif et alerte, rédigé en français du XXIe siècle.
Ce roman est librement inspiré des faits qu’il relate. Librement, mais directement. Tous les événements marquants qu’il rapporte sont authentiques ; toutes les interactions des personnalités notoires qu’il met en scène, également.
L’une des originalités du livre de Raymond Lehideux-Vernimmen tient au fait que l’auteur replace l’exploration dans son contexte géopolitique, et ses jeunes héros dans leur cadre de vie quotidien.
Le récit commence à Fuveau – le village natal de Marius Moustier – le 25 août 1862, alors que le jeune garçon vient d’avoir dix ans. Il se termine dans le même bourg provençal, le 25 juin 1886, au lendemain de son trente-quatrième anniversaire. Depuis les ruelles de ce village perché, l’auteur nous entraîne au cœur de l’Afrique, sur les pas de l’adolescent de seize ans : navigation à la voile, apprentissage de la traite, initiation, solitude, revers, maladies, épuisement, détermination, réussite… un parcours accéléré vers la maturité, vers les responsabilités et vers le succès.
En parallèle, l’auteur nous plonge dans les soubresauts qui secouent le XIXe siècle en Europe : révolution industrielle, progrès technologiques spectaculaires, expansion du commerce international, émergence d’immenses fortunes, rapacité du chancelier Bismarck, guerre franco-prussienne, siège de Paris, naissance du deuxième Reich, manipulations du Foreign Office, manœuvres du roi des Belges… Chacun de ces épisodes impactera l’histoire de l’Afrique et de l’exploration de 1879.
Confrontés aux adversités du Continent noir, Josua Zweifel et Marius Moustier doivent en effet composer avec les rivalités qui opposent les Européens sur le terrain. C’est donc dans le plus grand secret qu’ils se mettent en marche – à partir du port britannique de Freetown – lors d’une nuit d’orage de la saison la moins propice de l’année : la saison des pluies. Ils en payeront le prix !
Bien entendu, l’ouvrage fait la part belle aux aventuriers. Au fil de ses pages, le lecteur se confronte aux baroudeurs qui jouent leur partition dans leur exploration, parfois de façon antagoniste : des navigateurs, des guerriers, des féticheurs, des despotes, des intrigants, des marabouts, des politiciens… et, même, deux agents secrets, qui vont laisser leurs noms dans l’Histoire.
Tout au long de leur parcours, Zweifel et Moustier relèvent leur itinéraire à l’aide de podomètres et de boussoles rudimentaires. En se cachant de leurs guides, ils dressent quotidiennement la carte de leur progression, et ils la complètent par des croquis qui illustrent les étapes les plus spectaculaires de leur exploration.
Raymond Lehideux-Vernimmen a retrouvé leur carte ainsi que toutes les gravures inspirées par leurs dessins, dont celle qui les représente face à leur graal, le Tembi Coundou, la « tête de la Grande eau ». Il a reproduit ces éléments dans son ouvrage et y a ajouté d’autres cartes et gravures d’époque, contextuelles de cette exploration.
Découvrez-en plus sur l'histoire et le parcours de Raymond Lehideux-Vernimmen.
DJOLIBAH, La découverte des sources du Niger est disponible, sur commande, sur le site de l'Harmattan, comme en librairie et sur les plateformes d'achat en ligne.
DJOLIBAH, La découverte des sources du Niger est consultable dans de prestigieuses bibliothèques.